Viannette regardait le sol s'éloigner et les lumières
du Caire disparaître dans la nuit.
Après trois jours intenses, elle allait retrouver sa
petite vie tranquille avec ses enfants et son mari. Il venait de lui annoncer
par un message téléphonique et lui proposait de fêter cela avec un week-end en
amoureux dans un hôtel de la côte normande.
Prise d'un frisson, elle caressa son ventre. Avait-elle
rêvé son viol consenti ? Avait-elle rêvé cette nuit dans ce palais magnifique
en plein désert ? Avait-elle rêvé quand elle avait vu Dominique se transformer
et que ce n'était pas un homme qui avait joui en elle, mais un monstre ? En
regardant dans le miroir, elle savait qu’elle avait bien vécu cela. Ses lèvres
brunes le lui prouvaient.
Elle finit par s'endormir et l'hôtesse la réveilla
juste avant l'atterrissage. Quand elle se penche vers elle Viannette remarqua
un pendentif en forme de K comme le sien. Elle ne peut s'empêcher de murmurer
“Kahr”.
L'hôtesse lui posa l'index sur les lèvres en lui
faisant comprendre de se taire.
Viannette comprit alors que le culte du dieu Kahr
s’était étendu au-delà de l'Égypte. Elle faisait désormais partie d'une
communauté de servantes de cette divinité. Un frisson la parcourut.
Il était tard quand elle pénétra dans le hall de
l'aéroport parisien, mais son mari était là avec ses deux enfants qui lui
sautèrent dans les bras. Elle sortit de son sac à main deux petits dromadaires
en peluche qu'ils prirent avec ravissement.
Quand les lèvres de son mari se possèdent sur les siennes,
elle ne ressentit pas le frisson qu’elle avait connu avec les baisers de
Dominique. En l'embrassant, il lui caressa les fesses au travers de son
pantalon, elle se colla contre lui.
— Et moi ? Ai-je droit à un cadeau ?
— Tu le découvriras ce week-end…
Il n'insista pas et ils rentreront dans leur villa.
Après le week-end où elle tenta sans succès de
réveiller la bête qui sommeillait dans le bas ventre de son mari. Sa vie reprit
son cours, terne et monotone.
Sa parenthèse égyptienne ne fut donc qu'un feu de
paille. Dominique ne donnait aucun signe de vie et ne répondait pas à ses
messages.
Elle avait retrouvé au fond de sa valise sa tunique
verte de servante de Kahr, elle l'enfilait quand elle était seule chez elle et
elle se caressait en pensant à ce qu'elle avait vécu. En cachette de son mari,
elle s'était procuré un sex-toy et imaginait que c'était Dominique qui la
prenait.
Plusieurs semaines plus tard, un matin en arrivant à son
travail, elle trouva ses collègues en grande discussion autour de la machine à
café. Pendant la nuit, une holding étrangère venait de prendre le contrôle de
la société, la “Kahr Investissement et Développement”.
En entendant ce nom, elle sut immédiatement qui se
cachait derrière ce nom.
Dans la matinée, son assistante lui apporta un paquet.
— Madame de Ferrière, un coursier vient d'apporter
cela pour vous…
— Merci Fanny.
Dès que la porte se fut fermée, elle examine le
paquet, juste le logo DvD. Fébrilement, elle ouvrit l'emballage : un torque
d'or et un bristol.
“En tunique” avec une heure, une date et des
coordonnées GPS.
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