mercredi 18 janvier 2023

Erika : Dresseuse de couples - 01 - Aveux

 

Erika s’installe dans ce TGV en direction de Paris. Elle va faire d’une pierre deux coups. Elle profite de cette formation proposée par la Faculté de Médecine pour voyager sur son compte professionnel et elle pourra en même temps rencontrer une amie de longue date qui lui propose de découvrir son donjon.

En effet, Erika est ce que l'on appelle une maitresse femme. Mais, elle n'est pas une de ces femmes qui se contente de montrer publiquement une certaine autorité et qui s'écrase en privé. Non ! Erika est une dominante, une femme qui sait faire ramper les hommes et accessoirement des femmes à ses pieds. Ces hommes, surtout, qui trouvent leur plaisir en étant soumis, dociles, abaissés voire humiliés.

Cette virée parisienne lui permettra d’oublier la bêtise de ses associés du cabinet médical où elle exerce.

Certes, il y a dix ans elle avait été contente de rencontrer ce couple de médecins pour se lancer. Arrivant de Paris, elle n’avait pas de connaissance à Nantes. Elle leur avait été recommandée par son chef de service. Mais, aujourd'hui, elle le regrettait presque. Rapidement, elle avait constaté que ce couple, issu de la bourgeoisie nantaise qui avait fait fortune grâce à la traite négrière, était toujours pétri de ces préjugés réactionnaires et racistes. Dans les moments où leurs réflexions ou leur comportement lui faisaient monter la moutarde au nez, elle imaginait qu'elle les soumettait pour leur remettre les idées en place. Dans ces rêves, elle le voyait, lui, en train de lécher le sexe de sa petite femme qui aurait été baisée par un grand noir bien monté. Pendant qu'il ferait cela, elle le sodomiserait avec un gode ceinture.

— Excusez-moi ! dit une voix qui la sort de sa rêverie. Je crois que vous êtes à ma place. Elle lève la tête et aperçoit un homme qui doit avoir dans les cinquante ans, vêtu d'une veste et d'un pantalon noir, une chemise blanche et une cravate, seul élément coloré de sa tenue.

— Oh oui ! J'ai tellement l'habitude de prendre une place à côté de la fenêtre que j'ai oublié que lorsque j'ai fait ma réservation, toutes ces places étaient déjà réservées, dit-elle.

— Ce n'est rien, madame ! Je peux rester côté couloir. Mais…

— Mais vous préférez être à la fenêtre !

Un peu surpris par le ton sec de son interlocutrice, Olivier accepte de prendre la place inoccupée.

Il est un peu déstabilisé, habituellement, il insiste pour récupérer sa place, surtout si celle-ci est occupée par une femme. Pour qui se prennent-elles ? Depuis tous ces mouvements d'émancipation, il est de plus en plus dur pour un homme comme lui de se faire respecter. Pour être tout à fait honnête, Olivier adopte cette attitude envers ses collaboratrices et les femmes qu'il rencontre pour effacer la frustration qu'il vit dans son couple. Son épouse, au demeurant très affectueuse, est de plus en plus distante avec lui. Au début de leur de mariage, tout était parfait, ils étaient en harmonie, mais les années passant, la routine faisait son œuvre. Oh, ils font bien l'amour de temps en temps, mais lui, il aimerait plus de variété, il aimerait pouvoir jouir des plaisirs de la chair de manière moins monotone. Il a bien pensé prendre des maîtresses, grâce auxquelles, il a pu découvrir le plaisir de la sodomie. Mais, comme avec sa femme, le désir s'estompe au bout de quelques mois.

***

Ce qui le contrarie le plus dans le fait de ne pas pouvoir être à la place que sa secrétaire lui a réservée dans le train, c'est qu'il a osé acheter à la boutique de la gare, une revue BDSM et qu'il espérait pouvoir la feuilleter en toute discrétion dans ce TGV. Assis côté couloir, il est plus difficile d'être discret avec les passages incessants des voyageurs qui se rendent aux toilettes ou à la voiture-bar.

Tant pis ! se dit-il, si gens sont choqués, ils n'ont qu'à regarder ailleurs !

Il sort de sa sacoche cette revue qu'il prend malgré tout soin de poser face contre la tablette.

A côté, Erika sourit. Elle a bien évidemment reconnu ce magazine auquel elle a parfois proposé des photos prises dans son donjon, situé dans le quartier coloré de Trantemoult. Vivant seule, elle n’avait pas besoin d’avoir une grande maison, et avec la liaison fluviale, elle n’était pas du centre-ville.

Cela va la changer de ces hommes d'affaires qui travaillent ou font semblant de travailler sur leurs ordinateurs, surtout maintenant qu'il est possible de rester connecté dans les trains.

En le voyant feuilleter la revue, elle comprend vite que cet homme n'est pas un adepte de ces pratiques mais, est-il un simple curieux qui a entendu parler du BDSM par les divers reportages à la télévision ou est-il attiré ? Et est-il dominant ou soumis ?

Pour sa part, elle garde les yeux mi-clos et écoute le dernier album d'un groupe de rock alternatif. Cette attitude lui permet de voir discrètement ce que regarde son voisin. Elle le voit alors entrer une adresse sur son téléphone. Sur l'écran apparaît le trajet pour se rendre d'un hôtel proche de la gare à une boutique qu'elle connaît bien.

— Vous venez souvent à Paris ? demande-t-elle alors.

— Oh oui ! Je suis un cadre itinérant, souvent en vadrouille, ici un jour, là deux jours plus tard. Je connais plus les chambres d'hôtel que ma chambre conjugale !

— Je vois ! dit-elle en faisant un sourire complice.

— Oh non ! Ce n'est pas ce que vous croyez ! Je suis marié et je ne trompe pas ma femme, enfin…

— Enfin… quelques coups de canif dans le contrat, de temps en temps !

Olivier baisse les yeux, gêné. Lui d'habitude si sûr de lui, vient de se faire piéger comme un gamin par cette femme plus jeune que lui.

— Oui ! Je l'avoue mais rien de très sérieux ! Juste deux ou trois aventures passagères.

— Mais, avec l'envie de recommencer à ce que je peux voir !

Olivier réalise alors que sa voisine avait vu la revue qu'il lisait quelques minutes auparavant. Il tente de reprendre ses esprits mais il bafouille encore plus.

— Oui !... Euh, non !... Enfin !... Ce n'est pas ce que vous croyez… mais comment expliquer ?

— Je vous écoute. On a le temps, nous sommes à peine à la moitié du trajet. Confiez-vous ! N'ayez pas peur ! Je suis médecin. J'ai l'habitude de ne pas trahir les secrets de mes patients.

Rassuré par les propos de cette femme, une grande brune aux cheveux courts et dont les yeux d'un bleu profond semblent capables de percer la cuirasse la plus épaisse, il commence à se confier.

— Cela fait une vingtaine d'années que nous sommes mariés Marie-Gabrielle et moi…

Erika doit retenir son sourire en entendant le prénom de la femme de son voisin.

— Excusez-moi ! je ne me suis pas présentée, Erika !

— Moi, Olivier ! répond-il avant de reprendre son récit. Nous nous sommes rencontrés dans une soirée étudiante alors qu'elle était en première année et moi en fin de cursus. Comme je travaillais, nous nous sommes installés ensemble en dépit de légère réticences de ses parents, plutôt conservateurs. Cependant, mon métier et surtout mon salaire les ont convaincus. Quand Marie-Gabrielle a décroché son diplôme, je lui ai obtenu un poste dans la société où je travaille et nous nous sommes mariés et quelques années plus tard, nous avons eu deux enfants, deux filles ! Tenez, regardez-les !

Olivier montre une photo des deux filles encadrant leur mère. Elles souriaient toutes les trois en maillot de bain à l'arrière d'un bateau. Erika ne dit rien, elle se contente d'un simple hochement de tête, mais la vision de Marie-Gabrielle titille son esprit, cette petite rousse frisée, semble avoir du potentiel, même si sa poitrine, en proportion de sa taille n’est pas ce qui attire le regard en premier, par contre ses yeux verts et son visage couvert de taches de rousseur accroît l’impression de jeunesse qui émane de la photo. Quelque chose dans le regard de cette femme lui dit qu'elle doit être docile. Elle ne cernait pas encore parfaitement Olivier. Elle hésitait même si de nombreux indices dans son comportement indiquaient qu'il est comme bon nombre d'hommes dans sa position, un soumis refoulé. La suite du récit d’Olivier et son comportement confirment son intuition.

— Marie-Gabrielle a pris un congé parental pour élever nos deux filles et à la fin de son congé, elle n'a pas voulu reprendre son poste mais a choisi d'ouvrir un magasin de vêtement, en franchise, dans une galerie marchande. J'étais aussi enthousiaste et depuis maintenant une dizaine d'années, son affaire marche bien. Cependant…

Erika le coupe dans sa phrase pour la finir à sa place.

— Cependant, son travail lui prend toute son énergie et elle est beaucoup moins disponible pour vous ! Votre vie intime s'en ressent.

En disant ses mots, elle ouvre discrètement un bouton de son chemisier de soie blanche. Elle sait que cela permet à Olivier d'entrevoir la dentelle de son soutien-gorge. Il détourne le regard. Pour Erika, il n’y a plus de doute, soit il est gay, ce qui ne cadre pas avec la revue qu'il a achetée, soit il est soumis, et là, son flair la trompe rarement. Elle opte pour la seconde possibilité.

— Exactement ! reprend-il. Si pendant longtemps, j'ai résisté à la tentation. Il y a quelque temps, j'ai cédé. Il faut dire qu'avec mes absences fréquentes, c'est assez facile.

— Je m'en doute. Mais ? Qu'est-ce qu'il ne vous convient pas dans ces aventures ?

Tout en parlant, Erika pose sa main sur la cuisse d’Olivier. Elle le sent frissonner mais il ne fait rien pour s'y opposer.

— C'est-à-dire que, comme je vous le disais, ce fut des aventures éphémères avec des femmes superficielles qui profitent de ma situation pour en tirer quelques avantages. J'ai envie de quelque chose de plus profond.

— Et vous pensez découvrir cela dans cette revue ?

— Oui ! Je me suis un peu renseigné.

— Et ?

— Il apparaît que la relation entre le dominant et le dominé est une relation forte, basée sur la confiance, le respect, l'acceptation des fantasmes de l'autre mais aussi de ses tabous.

— Un peu comme le mariage, non ? dit-elle amusée, cherchant à piéger son interlocuteur.

— Oui et non. Dans le mariage, seule la confiance et le respect sont de mise, pas les fantasmes !

— Vous dites cela car c'est ce que vous vivez, n'est-ce pas ?

Olivier ne peut que murmurer un oui à l'évidence énoncée par la femme dont la main se faisait plus pressante sur le haut de la cuisse.

— Nous arrivons, dit-elle. Je vous laisse ma carte ! Appelez-moi, si vous souhaitez reprendre cette discussion.

Olivier sent la main se retirer. Si elle était restée quelques minutes de plus, il en aurait joui. Il ne comprend pas bien ce qui lui arrive.

Il aide Erika à attraper son bagage. Quand elle se redresse, il est obligé de lever les yeux pour la regarder, elle est grande et en plus elle porte des talons. Il la suit dans l'allée du train. Il admire ces fesses moulées dans un pantalon de cuir noir que la cambrure de son dos, du fait de ces bottes à talons fait ressortir. De plus, la courte veste en cuir ne les cache pas.

Il peut entendre les talons de la femme claquer sur le quai à côté de lui. Il est songeur.

Quand ils sortent de la gare. Elle lui souhaite une bonne fin de journée avec un sourire de prédatrice. Il l'entend donner une adresse au taxi qui la prend en charge, avant lui-même de monter dans le taxi réservé par sa société.

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