Une heure après le début de la classe, le téléphone de Laurence vibre dans son sac. C'est un SMS d'Arthur :
"Mon associé a vu ta vidéo. Il est ravi de te voir ce soir pour des essais. Sois prête à l'heure de sortie des classes !"
Sans hésiter, elle lui répond qu'elle sera prête dès que tous les enfants seront partis, autour de dix-sept heures. C'est un jour où elle doit assurer la surveillance du portail. Elle se demande si elle a raison de répondre ainsi à ce message, mais qui pourrait se permettre de cracher sur quinze ou vingt mille euros.
Quelques minutes plus tard, envoyé de la société de production, un nouveau message arrive :
"Dossier incomplet"
"Pour valider votre essai du 10 mai à 18h dans nos studios, merci de nous transférer les pièces manquantes suivantes :
Cliché du postérieur avec culotte
Cliché du postérieur nu.
Cliché nu de votre sexe.
Sans réponse avant 12h, votre candidature ne pourra être prise en compte."
Il est accompagné d'un petit mot personnel,
"Laurence, complète le dossier, débrouille toi… Il y a une grosse opportunité pour ce soir.
Tu pourrais tripler ton cachet. Dépêche-toi.
A ce soir, 17h !
A la lecture des demandes, elle commence vraiment à se demander ce qu'il peut tourner comme films. Elle est peut-être un peu naïve mais elle n'est pas complètement stupide. Cependant, la perspective du triplement de la somme proposée lève ses inhibitions.
Le midi, avant d'aller déjeuner avec ses collègues, elle s'enferme dans les toilettes et prend les clichés demandés. Elle regarde les photos et hésite quelques secondes. Elle prend une profonde respiration avant de taper sur la touche "Envoi".
A son bureau, Arthur reçoit la notification d'arrivée d'un message. Lorsqu'il en prend connaissance, il découvre les photos de la jeune institutrice. A leur vision, il a du mal à garder ses idées claires, dire que le matin même il avait ces courbes et formes sous les doigts. Ces images sont bien meilleures qu'il ne l'aurait pensé et le fait qu'elles aient été prises dans les toilettes, leur confère un côté excitant et mystérieux. Il boucle et valide le dossier : "Laurence, institutrice et curieuse !"
Pendant le déjeuner avec ses collègues, elle reçoit un SMS de confirmation "Dossier complet". Annick et Florence se rendent compte de son trouble pendant le déjeuner mais elle reste évasive et prétexte un petit souci personnel. À la fin du repas, son téléphone vibre avec un numéro inconnu. Par peur, elle ne répond pas, évoquant du démarchage intempestif auprès de ses collègues.
Avant la reprise de la classe, elle s’isole pour écouter le message vocal, laissé par une secrétaire : "merci de compléter votre dossier avec votre carte d'identité".
Dans sa classe, avant l'entrée des enfants, elle envoie une photo de sa carte, recto verso.
Vingt minutes plus tard, elle reçoit un SMS avec un lien internet : "Laurence de Bonnard, Votre fiche actrice est disponible. Cliquez ici pour la consulter".
Sans hésiter, elle clique sur le lien et découvre son profil ; toutes ses mensurations, des photos d'elle, de ses seins, de ses fesses, de sa chatte… Et deux colonnes de commentaires.
La première colonne contient les commentaires des abonnés de la boîte de production et la seconde comporte les acteurs volontaires à tourner avec elle.
Elle voit la liste s'allonger de minutes en minutes !
Rapidement, elle en lit quelques-uns qui parlent de sa bouche de suceuse, de son cul, de ses nichons, ses mamelles, d'une maîtresse comme on en a tous rêvé... et elle en passe. Laurence frisonne à la lecture de ces mots crus.
Dans la colonne d'acteurs, il y en a de toutes sortes, de tous âges, de toutes origines. Il y a même des femmes.
Ébranlée, elle ferme le site et tente de rester concentrée sur ses élèves.
Quand la cloche de fin retentit, elle se rend au portail et salue comme à son habitude les papas mais surtout les mamans qui viennent chercher leurs enfants.
A 16h57, elle voit un énorme 4x4 noir se garer devant l'école. Le dernier enfant vient d'être récupéré par son père, qui lui paraît trop poli pour être normal.
Un SMS tombe sur son téléphone : "Monte !" Laurence regarda vers le 4x4, aux vitres teintées, puis vers l'école, toutes ses affaires sont dans sa classe.
Mais le klaxon de la voiture lui fait comprendre qu'elle doit se dépêcher. Elle s'approche de la voiture dont la porte arrière s'ouvre.
Personne sur la banquette, elle n'est occupée que par une tenue sur un cintre, sous un plastique de protection avec une enveloppe collée dessus.
La tenue est composée d'un ensemble en dentelle rouge, d'un chemisier blanc et d'une jupe jaune paille.
A peine est-elle montée que le chauffeur démarre sans un mot. Laurence ouvre l'enveloppe, un petit mot : "Changez-vous ! Ne portez que les vêtements contenus sous le plastique."
Elle frissonne, troublée, elle va obéir, elle le sait. Elle retire sa robe et ses sous-vêtements pour rapidement se rhabiller avec les vêtements et les sous-vêtements qui lui sont proposés.
La jupe lui semble vraiment courte et le chemisier laisse deviner par transparence le soutien-gorge rouge. Elle est mal à l'aise avec la ficelle du string qui lui entre dans les fesses même si elle constate avec étonnement l’ajustement parfait de sa tenue, comme faite sur mesure. Tous les vêtements y compris les sous-vêtements sont à sa taille.
Quand elle a fini de se changer, elle fait attention au paysage et découvre qu'ils circulent sur une route au milieu de la campagne. Le chauffeur roule vite sur ces petites routes, elle suppose qu'il devait la connaître par cœur.
Il lui parle soudainement :
— Toi être Laurence de Bonnard ? Toi avoir grande chance... pour ce soir.
La route s'ouvre sur une grande plaine avec une grande ferme au milieu. Elle voit une dizaine de voitures et des fourgons techniques garés.
— De la chance, pourquoi ? demande-t-elle au chauffeur.
Il se contente de sourire en faisant un geste vers les véhicules. Le chauffeur s'arrête dans la cour d'une ferme qui semble à l'abandon… Quel drôle de lieu ! pense Laurence.
Arthur vient à sa rencontre, vêtu d'une chemise blanche et d'un petit pantalon très élégant.
— Magnifique tu es à l'heure !
Il l'examine de haut en bas…
— C'est parfait… dit-il. En route pour la gloire !
Il la pousse vers une bâtisse en lui caressant les fesses. Avant de pénétrer dans le bâtiment, ils croisent deux hommes, torse-nu.
— Bonsoir Laurence, la saluent-ils.
— Bonsoir Messieurs ! répond Laurence.
Elle n'a pas le temps de s'interroger sur la raison pour laquelle ces inconnus la connaissent qu'Arthur qui palpe ses fesses lui demande si elles sont prêtes.
— Oui je crois, répondit Laurence un peu perturbée.
Jamais personne dans son métier ou parmi ses amis n'avaient les mains aussi baladeuses qu'Arthur. Elle n'avait pas l'habitude de ces attouchements très intrusifs mais elles ne les trouvent pas si désagréables.
Elle découvre alors le plateau de tournage. Elle a une sensation étrange, un sentiment de malaise. Ce lieu imite sa salle de classe au détail près, mis à part l'absence d'élèves.
Au creux de l'oreille, Arthur lui glisse :
— On va rejouer l'entretien de ce matin… En allant jusqu'au bout de nos envies !
Laurence regarde partout, même bureau, mêmes chaises, mêmes étagères. Il y a même son sac à main et son ordinateur. Elle ne comprend plus rien.
— Vous voulez rejouer la scène quand vous m'avez filmée ?
— Nous allons rejouer la même scène plusieurs fois avec un acteur différent à chaque fois… lui dit-il. Pose ton téléphone sur le bureau.
Laurence se rend compte qu'elle le tient serré dans sa main depuis sa descente de la voiture. C'est le seul objet personnel qui lui reste de sa journée. En coulisse, elle peut entrevoir une dizaine d'acteurs prêts à jouer.
— Ils ont tous payé 1000 € chacun pour jouer avec toi. Tu toucheras la moitié de la somme à chaque scène finie… Tu n'as qu'à jouer ton rôle habituel et te laisser guider par le jeu d'acteur de ton partenaire et des ordres du réalisateur.
— Oui je comprends, donc je fais autant de rendez-vous que d'acteurs et je me laisse guider... C'est d'accord !
Laurence se dit qu'elle allait se faire facilement quelques centaines d'euros, même si elle doit payer de sa personne. Il n'est plus question de se voiler la face. Elle va tourner dans un film de cul. Mais après tout, depuis le temps que son mari ne lui avait plus fait l'amour !
Cependant, elle réalise avec angoisse que cela prendra beaucoup de temps, plusieurs heures pour faire toutes les scènes. Et, elle n'avait jamais eu que mon mari comme amant.
— Chaque scène aura un temps de vingt-cinq minutes. Puis cinq minutes pour remettre tout le décor en place et on reprend, lui explique le réalisateur.
— Les acteurs ont tous un style différent et physique différent, lui murmure Arthur. C'est comme si c'était tous les papas de ta classe !
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