Première Vie
Je devrais quand même expliquer comment ma relation avec Laurence est devenue ce qu’elle est aujourd'hui.
J'ai rencontré Laurence, il y a une dizaine d'années, une rencontre 2.0, sur un site de rencontres que je fréquentais depuis ma séparation avec ma première femme.
Je venais de rompre avec Christelle, Au début de notre histoire, comme souvent, c'était l'amour fou, l'amour passion. Même si nos caractères étaient très différents, nous nous complétions. Nous pensions que nous passerions notre vie ensemble à voir grandir nos enfants puis nos petits enfants. Mais vous le savez tous, la vie nous entraîne sur des chemins inattendus. Christelle était une femme dynamique, mais cette énergie apparente cachait une fragilité et un manque de confiance en elle qui la conduisait a douter de tout et surtout de l'avenir. Elle avait aussi un caractère très changeant : être très douce le matin et une vraie mégère acariâtre le soir. Je m'y étais habitué et je laissais glisser ces moments difficiles.
Ce qui devait arriver arriva, après environ quinze années de mariage, nous nous sommes séparés. Une amie m'expliqua alors que Christelle souffrait d'un syndrome maniaco-dépressif et que je devais prendre son départ pour une chance.
J'ai profité quelques mois de cette liberté du moins pendant que je n'avais pas mes enfants mais je privilégiais la qualité à la quantité. Contrairement à Christelle qui pendant ces deux ans après notre séparation collectionna les amants, je n'eus que deux ou trois aventures avant de rencontrer Laurence.
***
Maintenant que je connais Gérard et Marie-Christine, je tente d’imaginer ce que ma vie serait devenue, si j'avais croisé leur chemin quand j'étais étudiant et que je venais de rencontrer Christelle.
Elle et moi étions membres d'une association d'étudiants qui proposait de l'aide aux devoirs pour des enfants en difficulté. Je suis un peu plus âgé que Christelle et cela faisait déjà deux ans que tous les jeudis soir, je donnais deux heures de mon temps à cette association. Quand Christelle est arrivée, le hasard des emplois du temps nous fit travailler ensemble. J'avoue que plus que son dynamisme et son excentricité, c'est la poitrine généreuse de cette étudiante brune qui attirait mes regards et mes désirs. Elle portait toujours des chemisiers et des gilets assez amples pour ne pas trop révéler l'opulence dont la nature l'avait gratifiée mais ses pantalons révélaient aussi des fesses non moins attirantes. Comme on le dit, Christelle avait ce qu’il fallait où il fallait, dans des proportions harmonieuses.
Entre étudiants, nous avions pris l'habitude de débriefer nos séances de soutien scolaire dans un bar à tapas non loin du siège de l’association. Christelle s'était rapidement jointe à notre petit groupe et un jeudi soir, alors qu'elle avait bu un peu plus de bières que d'ordinaire, je lui ai proposé de venir passer la nuit dans le petit studio que j'occupais à deux pas.
— tu ne vas pas rentrer chez toi dans cet état ! Lui avais-je dit.
— Tu crois… je suis en pleine forme ! Rigola-t-elle en me répondant.
— A toi de voir…
Je n'insistais pas. Elle n'était plus un enfant. Cependant en quittant le bar, avec la fraîcheur de la soirée, elle réalisa qu'elle n'était pas si en forme que cela.
— Je crois que tu as raison… me dit-elle en titubant un peu.
Pendant les quelques minutes de marche jusqu'à chez moi, je ne profitais pas de la situation même si je la soutenais un peu. Ce fut en ouvrant la porte que je réalisais l'état de mon appartement, le canapé lit ouvert avec la couette en boule, de la vaisselle sale dans l'évier, enfin le bordel classique d'un studio d'un jeune étudiant célibataire.
— Installe toi… je vais préparer de quoi manger…
Pendant que je lavais la vaisselle et que je rageais un peu ce qui traînait, Christelle s'allongea sur le lit, devant une émission de variété après s'être emparée de la télécommande.
— Je n'ai pas très faim !
— Une purée Mousseline et du jambon ?
— Ça me va !
Une heure plus tard, nous étions allongés l'un à côté de l'autre sur le canapé en regardant la télé. Sans un mot, Christelle s’était rapprochée de moi et elle était venue poser sa tête sur ma poitrine. Naturellement, ma main était dans le bas de son dos que je lui caressais à travers ses vêtements. Quand le film fut fini, elle disparut quelques minutes dans la salle de bain pour réapparaître juste vêtue de son chemisier et de sa culotte. Je n'étais pas resté inactif de mon côté, je m'étais aussi déshabillé et je ne portais qu'un caleçon lorsqu'elle s'est glissée sous la couette.
La vision de Christelle dans cette tenue ne m'avait pas laissé de marbre. Je savais qu'elle en était consciente surtout quand elle revint se coller contre moi et qu'elle caressait ma poitrine nue.
— Je n'ai pas de capote… lui murmurais-je.
— Et moi, je ne prends pas la pilule…
— Donc…
— On reste sages !
Nous partîmes dans un grand éclat de rire qu'elle interrompit en plaquant ses lèvres contre les miennes. Même si je m’étais promis de rester sage, je n’allais pas refuser une si belle opportunité. J’ai doucement glisser ma langue entre ses lèvres. Christelle n’a pas reculé et m’a même offert sa bouche. Nos langues se sont mêlées pendant de longues minutes tandis que mes mains se glissaient sous son chemisier pour caresser la peau douce de son dos puis ses fesses au travers de sa culotte.
Quand nous nous sommes séparés, j’étais toujours aussi excité mais je me suis raisonné. “Aller plus loin, ne serait pas raisonnable !”
Nous ne nous embrassions plus, mais elle avait laissé sa tête sur ma poitrine en s’endormant. L’effet des bières s’étaient dissipé et son comportement n’était pas celui d’une jeune femme sous l’emprise de l’alcool mais celui d’une personne pleinement consciente de ses actes et qui acceptait volontairement ce rapprochement. Il me fallut un peu de temps pour m’endormir car je n’avais encore l’habitude de partager mon sommeil avec une femme.
Lorsque la sonnerie du réveil nous sortit brutalement de notre sommeil. Christelle se leva rapidement. Elle ne prit même pas le temps de prendre un café.
— Il faut que je passe chez moi pour me changer… Je ne peux pas aller en cours avec mes vêtements d'hier…
Elle a attrapé son manteau et son sac et nous nous sommes une nouvelle fois longuement embrassés avant qu’elle ne se précipite dans l’escalier pour attraper le bus qui passait au pied de mon immeuble.
— A jeudi ! me lança-t-elle en disparaissant, les yeux brillants.
— A jeudi ! lui répondis-je, juché sur un petit nuage.
A cette époque, ni les téléphones portables ni les réseaux sociaux n’existaient et comme nous n’étudiions pas dans la même faculté, nous ne nous voyions que les jeudis soirs au siège de l’association. Et si nous n’avions pas échangé nos numéros de téléphone, c’est que nous n’en avions pas. Quand j’avais besoin de joindre mes parents, je les appelais depuis une cabine téléphonique et Christelle partageait son appartement avec deux autres étudiantes.
***
Le jeudi suivant, je vis Christelle arriver à l’association avec un petit sac de sport. A son sourire, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre que ce sac contenait des vêtements pour qu’elle puisse se changer le lendemain. Pour ma part, j’étais passé à la pharmacie pour acheter une boite de préservatifs. Nous étions inondés de messages pour nous rappeler de “sortir couvert” et c’était une forme de galanterie pour un garçon de signaler à sa partenaire qu’il avait de quoi se protéger, cela permettait aussi de pimenter un peu le jeu amoureux au moment d’enfiler cette chaussette de latex.
Après notre débriefing hebdomadaire dans notre bar à tapas préféré, Christelle et moi sommes rentrés à mon studio. Je n’ai pas eu besoin de le lui proposer. Dès la sortie du bar, elle m’a prise par le bras. Nous étions deux amoureux qui rentraient chez eux après les cours. Notre trajet a duré bien plus longtemps que nécessaire car nous avions fait de nombreuses haltes pour nous embrasser.
Je pense qu'il est inutile d'écrire que notre repas fut rapidement avalé et que la soirée télé, allongés sur le canapé-lit, ne dura que le temps que Christelle retire son pantalon et que je me mette en caleçon.
Si le premier soir, sa main se contenta de caresser ma poitrine en me disant qu'elle aimait mon torse velu, ce soir-là, elle descendit nettement plus bas. Mes doigts trouvèrent rapidement le moyen d'ouvrir les boutons de son chemisier et je découvris cette poitrine généreuse qui avait attiré mon regard lors de notre première rencontre. Ses seins avaient la forme de deux beaux pamplemousses fermes, ses tétons étaient dressés et je m'amusais à les titiller du bout des doigts. Christelle avait fermé les yeux, je pouvais l'entendre ronronner. Je la fis rouler sur le dos, d'une main, je jouais avec sa poitrine tandis que mon autre main arrivait sur son ventre. Mes doigts passèrent sous l'élastique de sa culotte. Comme pour m'inviter à continuer mon exploration, elle écarta ses cuisses, mon index se faufila jusqu'à sa fente humide et se glissa entre ses lèvres. Je pressais doucement son clitoris, avançant plus profondément mon doigt dans cette grotte accueillante. Comme elle gémissait de plus en plus, je plaquais ma bouche sur sa bouche, elle m’offrit sa bouche dans un long baiser. Sa main venait de passer dans mon caleçon et elle me masturbait doucement. Pour elle, c’était une expérience nouvelle. Elle avait déjà flirté avec des garçons mais elle n’avait jamais été plus loin qu’un simple baiser. J’avais à peine plus d’expérience et mon unique expérience remontait à quelques années. Ce n’avait pas été une réussite, cela ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable et j’ose espérer que cette fille avec qui j’avais passé deux semaines agréables avait depuis trouvé un meilleur amant que celui que j’avais été. Avec Christelle, je désirais être à la hauteur de ses attentes.
Alors que notre excitation montait, je me contorsionnais pour récupérer un préservatif dans le tiroir du petit meuble près du canapé lit.
— Qu'est ce que cherches ?
— Une capote…
— Pas besoin, j'ai la pilule !
Sa bouche revint sur mes lèvres. Mon caleçon et sa culotte disparurent rapidement et allongé au dessus d'elle, je glissais lentement mon sexe dans sa fente trempée. Je me souviens encore de ces moments où je la pénétrais. Quand je fus complètement dans son ventre, je l'ai regardé en souriant. Elle souriait aussi, puis d'un mouvement de bassin, elle m'invita à remuer, à aller et venir.
Tendu comme je l'étais, je jouis rapidement mais je ne me retirai pas. Nous continuions à nous embrasser et ma queue retrouva rapidement de la vigueur. Je recommençais mes va et vient et cette fois, ce fut elle qui se mit à gémir, de plus en plus fort, de plus en plus tremblante. Elle se mordit les lèvres et poussa un long gémissement de plaisir.
Après de longues minutes et quelques autres passés amoureuses, nous finîmes par nous endormir.
Nous n'accueillîmes pas le réveil de la meilleure humeur qui soit, mais nous n'avions pas le choix.
A partir de ce jour, le jeudi soir était devenu notre rendez-vous amoureux. L'année suivante, nous partagions le même appartement et dès que nous eûmes obtenu nos diplômes, nous nous mariâmes.
***
Vous pouvez penser que c'était le début d'une belle et longue histoire d'amour. “Ils vécurent heureux et eurent de beaux enfants.”
Certes nous eûmes trois beaux enfants, mais pour ce qui fut de vivre heureux, je n’irais pas jusque là. Les cinq ou six premières années furent des années de plaisirs mais, peu à peu, Christelle sombra dans la mélancolie, tristesse parfois oubliée au profit d’une exubérance qui nous entraînait parfois à prendre des décisions un peu trop hâtives. Puis, un jour la mélancolie fut trop forte, un geste inconsidéré, une prise de médicament trop importante, un séjour dans un hôpital spécialisé et la volonté de mon ex femme de changer de vie, de région et aussi de mari pour guérir de sa dépression dont j’étais soi disant responsable, n’étant pas assez attentif à ses désirs.
Du jour au lendemain, je me suis retrouvé papa solo avec trois enfants adolescents ou aux portes de l’adolescence pour le plus jeune.
Qu'allais-je faire de ma vie ? Je n’en savais rien.