Quelques mois plus tôt au centre de l'Iran.
Il ne reste plus que quelques jours à Frédéric pour finir son reportage photographique sur ce site, victime il y a quelques décennies d'un désastre écologique lorsqu'un laboratoire de recherche isolé au milieu des montagnes avait explosé, libérant dans l'atmosphère virus, bactéries et autres produits chimiques ou radioactifs.
Il finissait en Iran sa tournée des lieux ayant subi une catastrophe écologique majeure, afin de photographier la manière dont la nature pouvait cicatriser les blessures infligées par l'incurie de l'Homme. Il a eu connaissance de cette catastrophe il y a plusieurs années par les rumeurs qui circulaient parmi les exilés iraniens et grâce à l'évolution du régime de ce pays, il avait enfin obtenu l'autorisation des autorités de se rendre sur ce site. Il savait bien que ce n'était pas gratuit et que le nouveau gouvernement souhaite montrer au monde où les avait conduits le fanatisme du régime précédent.
Cela fait plusieurs heures qu'ils roulent avec Marjam, sa guide et interprète qui l'accompagne depuis son atterrissage à Téhéran. Sa connaissance du pays lui a permis d'éviter de nombreux déboires avec les policiers locaux mais ce qui joue le plus en leur faveur, c'est cette révolution en douceur qui laisse de plus en plus de liberté aux femmes ainsi que la volonté du pouvoir de le faire savoir au monde.
– Nous devrions y arriver d'ici une petite heure, dit-elle en s'engageant sur une route moins fréquentée que la grande route reliant Téhéran à Ispahan.
– J'espère qu'avant de partir, j'aurais le temps de faire un détour par Ispahan, il paraît que la ville est magnifique.
– Elle l'est tu peux me croire. Je te ferai découvrir des recoins charmants très peu fréquentés par les touristes. Mais pour ce soir, nous devrons nous contenter de la tente, lui répond-elle le regard mutin.
Depuis qu'il la côtoyait, il la trouvait de plus en plus charmante et la veille au soir, il avait eu l'occasion de la surprendre sans son voile avec sa magnifique chevelure brune libre. Il en était resté sans voix et avait eu de la peine à bafouiller un mot d'excuse qu'elle avait balayé d'un sourire désarmant. Il savait aussi qu'il avait un certain charme et que de nombreuses fois il avait pu réussir à en profiter avec les femmes qu'il rencontrait.
– En cette saison, ce ne doit pas être trop désagréable et avec le climat ici, nous ne serons pas victimes des moustiques.
– Non ! C'est sûr, mais certains habitants du plateau peuvent être aussi inquiétants, et nous ne savons pas ce que nous trouverons dans la zone interdite.
– Oh après ce que j'ai vu à Tchernobyl, je ne pense pas que nous y trouverons des choses extraordinaires. La nature élimine d'elle-même ses aberrations.
– Je suis d'accord, j'ai vu tes photos, elles n'ont rien de terribles. Mais certains paysans parlent de personnes qui disparaissent mystérieusement dans cette zone, même les militaires n'ont jamais retrouvé leur trace.
– Nous verrons bien une fois sur place, d'ailleurs nous arrivons au premier point de passage, dit-il en montrant une barrière.
Un garde armé se met au milieu de la route à leur approche et leur fait signe de s'arrêter.
Marjam présente les divers documents au soldat qui les parcourt rapidement puis après un sourire et un rapide salut, il leur dégage la voie.
– Nous y sommes.
Elle roule lentement au fond d'une vallée préservée depuis des années. La vallée encaissée est parcourue par un ruisseau plus ou moins à sec mais qui permet à une maigre végétation adaptée au climat de s'épanouir. Au détour d'un virage, ils arrivent enfin près de la clôture entourant les bâtiments délabrés du complexe. Au vu des dégâts, il a bien dû être victime d'un tir de missile d'un drone israélien comme la rumeur le prétend. Ce missile qui a touché le bâtiment où se faisaient des recherches secrètes sur des armes bactériologiques.
Fréderic pointe du doigt un espace dégagé au pied d'un rocher.
– Cet endroit sera parfait pour planter la tente, il devrait être à l'ombre dans la journée.
Marjam arrête le Land-Rover à proximité et ils commencent à sortir leur matériel pour s'installer dans la chaleur encore étouffante de la fin de l'après-midi. Alors qu'ils installent leur campement, il regarde les environs. " Il devrait nous rester encore une bonne heure de jour, je vais pouvoir aller prendre quelques clichés au soleil couchant."
– Pourrais-je t'accompagner ? lui demande-t-elle dans son dos.
– Bien sûr, ce serait même plus prudent, même si je pense que nous ne risquons pas de mauvaises rencontres, le site est encore tabou pour les populations locales. Mais un accident est si vite arrivé.
Il se retourne et découvre la jeune femme, les cheveux aux vents.
– Tu es magnifique sans ce voile.
– Ici personne ne le saura, j'ai vraiment hâte que le gouvernement abroge ces lois obsolètes mais la frange conservatrice est encore puissante.
Il s'approche d'elle et lui pose les mains sur les épaules, il la domine d'une bonne demi-tête et leurs regards se croisent.
Le silence qui règne autour d'eux en devient presque palpable alors qu'elle ferme les yeux et approche son visage de celui du photographe.
Au moment où leurs lèvres se frôlent, un courant d'air tiède leur apporte une odeur suave et envoûtante. Ils partagent un long baiser langoureux pendant quelques minutes toujours enveloppés par ce parfum puis se séparent comme à regrets.
– D'où vient cette odeur ? Ces bâtiments sont abandonnés depuis trop longtemps pour que celle-ci en provienne.
– Oui je ne sais pas, mais tu as senti comme moi ? Et cette sensation de bien-être et de plénitude. Lorsque tes lèvres m'ont frôlée, j'ai eu la sensation d'être parcourue par une onde de plaisir comme jamais je n'en ai connu.
– J'ai ressenti la même chose, dit Frédéric, se demandant si la jeune femme a senti contre son ventre le bâton de chair qui se dressait entre eux.
Alors que la tension retombe, il prend la sacoche contenant ses appareils et lui tend la main pour l'emmener vers une sorte de petit remblai qui longe la route et devait servir de digue pour prévenir des débordements intempestifs du ruisseau coulant de l'autre côté. Alors que la femme est debout légèrement au-dessus de lui, il en profite pour prendre quelques clichées en contre-jour et en contre-plongée de sa compagne. Il finit par la rejoindre et découvre la végétation qui recouvre cet espace entre la digue et le ruisseau.
– Je n'avais encore jamais vu de telles plantes ! On dirait des lianes qui se sont rassemblées pour s'élever au lieu de ramper au sol.
– Regarde celle-là sur la droite ! On dirait une femme.
Tournant son regard dans la direction pointée par Marjam, il ne peut que valider son impression.
– Oui c'est vraiment étrange.
Il se sent attiré vers cette sculpture végétale et en s'approchant, il remarque les fines lianes qui s'agitent doucement dans la brise du soir. Il photographie la plante sous tous les angles possibles en se disant qu'il les montrera à son amie Marine, spécialiste des plantes pour qu'elle lui dise ce que c'est. Il voit les feuilles brillantes recouvertes de cires comme beaucoup de plantes du désert et remarque le suintement de sève sur les tiges. Cela le surprend car avec cette chaleur, elle doit se déshydrater rapidement. Il s'approche plus et ne remarquant pas une racine au sol trébuche et tombe en avant dans la plante. De petites épines lui griffent ses bras nus et le visage et il sent sa peau recouverte par le mucus qui enduit les feuilles. Il se redresse prestement et se frotte les bras et le visage, ce qui a pour effet de faire pénétrer cette sève dans son corps. Marjam arrive derrière lui en courant pour l'aider.
– Ça va ? Tu n'as rien ?
– Non juste quelques égratignures et je suis recouvert de sève. J'espère qu'elle n'est pas urticante. Mais je ne pense pas car je le sentirais déjà.
– En tout cas tu sens merveilleusement bon.
Il constate alors que l'odeur ressenti lorsqu'ils s'embrassaient provient de cette plante étrange. Il regarde son guide avec les yeux brillants.
– Rentrons à la tente, je voudrais me changer, mes vêtements sont couverts de ce jus visqueux. Et cette odeur m'entête.
Ils rentrent main dans la main, ce qui a pour effet de mettre la peau de Marjam au contact de la sève.
Sans un mot ils regagnent leur petit campement, arrivés devant la tente, ils se regardent longuement et reprennent leur baiser à l'endroit où ils l'avaient laissé avant de partir. Soudant ses lèvres à celles de Marjam, Frédéric laisse ses mains parcourir le dos de sa compagne de haut en bas puis remontant lentement des reins vers sa nuque par-dessus le chemisier. Pendant ce temps, celle-ci se love contre lui et commence à le caresser tendrement sa tête contre son torse. Enlacés comme cela, Marjam respire les effluves de la sève et ses lèvres quittent la bouche de son amant, pour descendre doucement alors qu'elle fait lentement sauter les boutons de la chemisette découvrant une poitrine recouverte de poils bruns. Elle pose de petits baisers tendres tout en continuant à glisser de plus en plus bas.
Il lui caresse la tête jouant avec ses cheveux libres, il ferme les yeux tandis qu'elle descend de plus en plus bas ouvre le pantalon, libérant un sexe encore mou. Il sent la bouche se refermer dessus et les lèvres entamer un mouvement de succion ce qui a pour effet de réveiller son ardeur. Au bout de quelques minutes de ce traitement, il la fait se redresser et la déshabille puis la porte sous la tente. Nue, il l'allonge sur ce le lit de camps et se glisse entre ses cuisses. Il prend possession du fourreau humide qui l'accueille tout en embrassant avec délice la petite poitrine dont les tétons érigés sont la preuve de son désir à elle aussi.
Synchronisant leurs gestes, ils montent doucement dans l'échelle du plaisir et parviennent ensemble au paroxysme de leur excitation et dans un cri primal commun, ils se laissent aller. Frédéric honore sa compagne de son plaisir qui le reçoit avec délectation.
Il leur faut quelques minutes pour retrouver leur état normal, en restant enlacés l'un contre l'autre.
– Je n'ai jamais ressenti cela, murmure Frédéric à l'oreille de Marjam.
– Moi non plus ! Tu m'as fait découvrir le plaisir absolu.
Il sourit et lui posant un baiser sur le front, il se lève et renfile rapidement ses vêtements.
– C'est bien beau d'avoir fait l'amour ! Mais cela ouvre l'appétit, je prépare le repas.
Marjam qui a juste remis son chemisier vient se serrer contre son dos et l'enlace tout en le caressant.
– Tu es le premier homme avec qui je ressens cela, je n'osais pas me l'avouer, mais je suis tombée amoureuse de toi, dès que nos regards se sont croisés à l'aéroport. Tu as réussi à me faire oublier mon mari.
– Que lui est-il arrivé ? Si cela ne t'embête pas de m'en parler.
– Il a été victime des derniers gardiens de la révolution. Abattu en pleine rue par un extrémiste qui n'avait pas accepté le résultat des élections, il y a deux ans. Depuis, aucun homme n'a trouvé grâce à mes yeux, tu es le premier que je reçois ainsi.
– Merci ! Toi aussi, tu es troublante et si mystérieuse avec ce voile.
Ils mangent tout en discutant de ses voyages autour du monde pour photographier les cicatrices de la Terre et elle lui racontant ses aventures de guide dans ce pays encore si mystérieux pour les occidentaux.
Après avoir rangé et mis en sécurité leurs affaires pour la nuit, ils se couchent enlacés l'un contre l'autre après avoir de nouveau partagé une joute amoureuse. Ils s'endorment dans le silence de la nuit, juste troublé par le souffle du vent et toujours cette odeur entêtante.
Frédéric se réveille aux premières lueurs de l’aube. Il regarde sa compagne endormie qui lui tourne le dos, il voit sa poitrine monter et descendre au rythme lent de sa respiration. Il se lève discrètement et enfile un short et une veste pour sortir satisfaire un besoin naturel.
A peine sorti de la tente, il ressent le parfum de la plante et se dirige vers le talus. Au lieu de s’y arrêter pour se soulager, il le franchit et s’approche du bosquet verdoyant dans la lumière blafarde de l’aurore.
Il est de plus en plus attiré par la plante dont il ne peut que constater l’évolution au cours de la nuit, elle semble avoir développée tout un réseau de lianes et les tiges sont recouvertes d’une sorte de fin duvet. Alors qu’il se tient debout devant elle, les tiges ondulent et viennent s’enrouler autour de ses membres et de sa taille, l’attirant contre le tronc. Il se laisse plaquer et sens parfaitement les effluves libérés par le végétal. Il frissonne lorsque sa peau nue entre en contact avec le duvet recouvert de mucus et soudain après quelques secondes de contact, la plante le repousse. Il reste quelques secondes, interloqué par ce changement brutal d’attitude. Elle semblait pourtant vouloir l’accueillir. Il la regarde puis se baisse son regard, il comprend alors ce qui ne va pas. Il retire son polo et son short et se remet nu devant la plante. Doucement celle-ci relance ses lianes vers lui et à nouveau le rapproche.
Cette fois ci, lorsque le rapprochement est total, Frédéric est submergé par une vague d’excitation sans précédent. Son sexe raide glisse dans un trou humide et sans qu’il n’ait rien besoin de faire, de toute manière, il ne peut rien faire car il fermement maintenu par les lianes, son membre est caressé par de petites lianes présente dans l’orifice. Au niveau de son visage, une fente s’entrouvre et laisse suinter de la sève qui coule sur ses lèvres. Il commence alors à lécher ce suc vital et s’imprègne de son parfum. Il perd la notion du temps tandis que le plaisir monte peu à peu. Une liane remonte lentement entre ses cuisses et il sent l’extrémité de la tige appuyer doucement entre ses fesses, il tente de se dégager mais il est complètement immobilisé et au moment où la liane entre en lui, il est parcouru par un spasme et libère sa semence qui est recueilli par la plante.
Elle le maintient contre elle pendant quelques minutes comme si elle avait compris qu’il lui faudrait un peu de temps pour récupérer. Puis lentement, il est libéré des entraves qui le maintiennent. Au bout de quelques instants, il prend conscience de ce qui vient de se passer et surtout il prend conscience qu’il perçoit le monde autrement. S’il donné de sa liqueur à la plante, la plante lui a aussi donné son liquide vital. Il ressent le moindre frémissement du vent sur les feuilles, il remarque la plus petite trace d’humidité dans le sol.
Il ramasse ses vêtements sur le sol et les enfile avant de rentrer songeur vers le camp où l’attend Marjam assise un thé à la main.
– Où étais tu ?
– J’ai eu une envie pressante.
– Il t’en a fallu du temps, cela fait plus d’une demi-heure que je me suis levée. Je suis montée sur le talus mais je ne t’ai pas vu. Lui dit-elle en souriant.
– Je suis allé revoir la plante dans laquelle je suis tombée hier, elle me troublait. Elle s'est modifiée au cours de la nuit, nous passerons la voir en partant pour prendre des photos.
Il ne lui raconte pas son aventure tant cela lui semble complètement irréel.
Marjam lui tend alors une tasse de thé et quelques biscuits et alors qu'il attrape la tasse, leurs doigts se frôlent. Elle le regarde intriguée. "Que t'arrive-t-il ? Tu as changé."
– Rien ! Je me sens parfaitement bien.
Il respire profondément dans l'air encore relativement frais du matin. Il la fixe dans les yeux et constate que la peau de sa guide luit étrangement dans le soleil matinal. Il devine le passage du sang dans ses veines. Il s'approche d'elle, souriant, calme pour la prendre dans ses bras.
La jeune femme est enivrée par la fragrance végétale et lui ouvre ses bras, aussitôt elle se blottit contre lui et relève son visage vers le sien dans l'espoir d'un baiser fougueux.
Il la regarde au fond des yeux et caresse son dos au travers de son chemisier, elle se serre encore plus contre lui comme pour rechercher sa protection. Ils restent ainsi quelques instants puis il recule.
– Si nous allions faire quelques photos avant que la chaleur ne devienne étouffante.
– Mais tu ne manges rien ?
– Non ! Ça va, je verrai plus tard dans la journée.
Son corps est encore saturé de la sève de la plante qu'il a léchée pendant de longues minutes alors qu'il était piégé pars les lianes. Intriguée, Marjam ne pose pas plus de question et finissant son thé, elle le regarde préparer son matériel.
– Tu ne remarques rien, dit-elle, en inspirant profondément. On ne sent plus rien, pourtant le vent n'a pas changé de direction.
– Oui c'est vrai. La plante a peut-être fini de fleurir !
Il prend son sac sur le dos et sans vérifier si sa guide le suit, il retourne vers le talus. Elle presse le pas pour revenir à sa hauteur et lorsqu'ils peuvent enfin voir l'autre côté, ils se regardent sans rien comprendre. La végétation florissante de la veille et de l'aube à presque complètement disparue. Des lianes sèches rampent sur le sol. Frédéric constate pourtant que l'eau est toujours là à quelques mètres sous le sol. Au milieu de cet entrelacs desséché, seul subsiste la plante à la forme vaguement humanoïde qui semble même avoir encore plus de vigueur que la veille au soir. Ses appendices légers flottant dans l'air.
Il commence à prendre des photos du paysage qui les entoure.
– C'est étrange ! Malgré la présence d'eau, on ne voit aucun animal, juste ces tiges qui courent sur le sol et ces arbres bizarres.
– C'est vrai, je ne l'avais pas remarqué hier soir, il n'y a même pas le bruit des insectes.
Ils traversent ce champ de tiges sèches sans s'approcher de la plante et Frédéric commencent à prendre des photos. Pendant plusieurs heures, en essayant de rester le plus à l'ombre possible, ils marchent au milieu de ce paysage quasi désertique au silence oppressant. Pour la première fois depuis qu'il a commencé son tour du monde des catastrophes, il ressent la souffrance de la nature martyrisée.
Lorsqu'ils reviennent au campement à la nuit tombante, ils retraversent le champ de pousses desséchées dont seule la plante centrale porte encore des pousses vertes sombres. Frédéric réussit à repousser ses envies de se rapprocher du centre de la plaine pour rester auprès de Marjam.
Après avoir pris un repas frugal, ils s'installent devant l'ordinateur pour classer les images prises pendant la journée. Pendant qu'il examine les clichés, Marjam pose amoureusement sa main sur la cuisse de son compagnon qui lui sourit. Leur visage se rapprochent et leurs lèvres se soudent.
C'est ainsi, enlacés qu'ils rejoignent leur couchage sous la tente et qu'une nouvelle fois, leur corps s'unissent. Marjam laissant son amant prendre possession de son corps et de son intimité, une nouvelle fois leur union se termine dans un cri d'extase au moment où Frédéric libère son nectar.
Ils s'endorment dans les bras l'un de l'autre. Le sommeil de Frédéric est traversé par des rêves étranges dans lesquels ils voient des femmes nues danser autour d'un bosquet gigantesque. Cela lui rappelle les images des sorcières du Moyen-Age lors de leur sabbat. Elles dansent, tournent, virevoltent et s'approchent des lianes qui s'agitent. L'une après l'autre, elles viennent se laisser attraper par les tiges dont l'extrémité se glissent et pénètrent dans les divers orifices qu'elles leurs offrent. Il est la plante, il profite de ses femmes et il ressent alors un immense plaisir le traverser quand le bourgeon à l'extrémité des tiges s'ouvre et qu'une graine est projetée au plus profond du ventre de ces femmes.
Il se réveille en transpiration. Marjam dort toujours profondément à côté de lui. Il la regarde amoureusement en se disant qu'il fallait qu'il lui obtienne un visa pour qu'elle puisse l'accompagner en France. Pour la première fois, il réalise que c'est avec cette femme qu'il veut partager sa vie, ses bonheurs et ses difficultés. Il se redresse et il sent à nouveau l'odeur qui les avait troublés lors de leur arrivée. Mû par une envie irrépressible, il s'habille et quitte la tente.
Après avoir franchi le talus qui les sépare du champ, il découvre une énorme fleur au bout de la tige principale de la plante. Hypnotisé par l'odeur, il s'approche et comme la veille, il se dévêt avant de se laisser enlacer par les lianes qui l'attirent et le plaquent contre le tronc. Son sexe retrouve la fente douce et accueillante et excité par le frôlement et les caresses végétales, il ne tarde pas à jouir et à mélange sa semence à la sève. Il reste ainsi de longues minutes dans un état de semi-conscience jusqu'à ce qu'il ne se sente plus emprisonné. Il reprend ses esprits et se rhabille. Il découvre alors à ses pieds ce qui ressemble à des graines. Il lève la tête et découvre que la fleur s'est flétrie.
Il ramasse alors quelques graines et retourne vers le campement.
– Tu as encore disparu comme hier matin. Que vas-tu faire au milieu de ces plantes ? Tu sembles complètement hypnotisé par celles-ci.
– Je ne sais pas ce qui me prend. J'ai été attiré par l'odeur comme l'autre jour et regarde ce que j'ai trouvé au pied de ce qui semble être la plante-mère. Je vais les ramener à Paris et les montrer à mon amie qui travaille aux Jardin des Plantes, elle saura surement l'identifier.
A la mention de Paris, il voit que Marjam baisse la tête tristement.
Il lui prend le menton entre les mains et doucement, il lui demande :
– Veux-tu rentrer avec moi en France ? Veux-tu devenir ma femme ?
Marjam se jette au cou de Frédéric.
– Oh oui ! Je ne sais que te répondre. Je suis de ce pays.
– Tu n'as plus de famille ici. Plus rien ne te retiens.
Elle recule, songeuse.
– Le souvenir de mon mari… Mais tu as raison, je dois continuer à vivre.
Pour toute réponse, elle lui colle alors ses lèvres contre les siennes.
Quelques jours plus tard, Frédéric et Marjam montent à bord d'un vol Air France en direction de Paris.
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