lundi 15 juin 2020

La Pomme : Amélie

Au pied de la pile de pommes bien ordonnée de cet étal, la pomme brillait de tous ses feux au soleil du printemps.
— Quentin, j'aimerai bien une pomme ! dit Amélie à son ami.
Il se rapprocha de la file de clients qui attendaient pour être servis et en surveillant les vendeurs occupés, un à présenter des radis, un autre à faire gouter des fraises, il tendit la main. Il était attiré par cette pomme rouge qui semblait lui dire "Prends-moi !"
Une fois son forfait accomplit, il revint vers la jeune fille et lui montra un grand sourire aux lèvres le fruit de son larcin. Ravis et riant aux éclats, ils enfourchèrent leurs vélos et quittèrent la place du village pour se rendre dans le petit bois aux amoureux. Après quelques minutes de course effrénée, ils atteignirent la clairière aux fées. Ils posèrent leurs bicyclettes contre un arbre et main dans la main, ils s'assirent sur l'herbe à l'ombre du dolmen.
Quentin sortit la pomme volée de sa poche et la proposa à son amie.
— Partageons-la !
— Je n'ai pas de couteau.
— Pas grave ! On mordra dedans chacun à notre tour, dit Amélie en croquant dans le fruit.
Elle le tendit au jeune garçon qui a son tour en mordit une bouchée.
Aussitôt, leur bouche se remplit des arômes gouteux et juteux du fruit. Un sentiment de bien-être les enveloppa. Leurs visages se rapprochèrent et ils firent ce qu'ils n'avaient encore jamais osé faire. Ils échangèrent leur premier baiser. Un baiser fougueux mais maladroit, des langues qui se cherchent, un échange de salive.
Ils ne se rendirent pas compte que la pomme se délitait et qu'une poussière rouge mystérieuse les enveloppait.
Quentin pris d'une envie subite, souleva le pull d'Amélie qui se laissa faire. Il découvrait pour la première fois ses petits seins pales et après un échange de regard, il déposa ses lèvres sur les petites framboises qui se laissaient parfois deviner sous les légers chemisiers d'été.
Amélie caressait ses cheveux et l'encourageait par ses gestes et ses gémissements de bien-être. Les deux adolescents roulèrent dans l'herbe. Allongée sous le garçon, Amélie lui ouvrit la chemise. De ses doigts fins, elle lui caressait le torse. Elle pouvait sentir sur son ventre son désir augmenter. Sans un mot, après une seconde d'hésitation mais en sachant parfaitement ce qu'ils voulaient faire, ils se séparèrent. Ils se mirent nus l'un devant l'autre
Amélie sur le dos écarta ses cuisses et poussa un petit cri quand le sexe de Quentin déflora son intimité. Elle l'encourageait à prendre possession de son ventre. Elle se sentait bien. De son côté, il sentait une vague de plaisir sauvage monter en lui. Il n'était plus un enfant, il devenait un mâle qui prenait possession de sa femelle.
Alors que le soleil les éclairait de ses rayons, il fut enfin au fond du ventre de la jeune fille. Elle frissonnait, elle lançait son bassin à la rencontre du membre de son amant, qui allait et venait de plus en plus vite et de plus en plus profond. Elle découvrait des sensations inconnues. Leurs bouches soudées dans un baiser qui n'en finissait pas leurs permettaient de continuer à échanger les saveurs du fruit défendu.
Le plaisir était en train de les submerger quand Quentin se souleva et pris d'une frénétique envie de jouir posa ses mains sur le cou étroit de sa compagne. Alors qu'il atteignait le sommet du plaisir, il serra les doigts. La jeune fille tout à son orgasme ne se débattait pas.
Il répandit enfin son nectar dans le calice prêt à le recevoir. La clairière fut remplie de leurs cris de plaisir et dans un ultime sursaut, il renforça sa prise sur la gorge de son aimante qui ferma les yeux pour la dernière fois.
— Amélie ! Amélie !...
Prostré au-dessus du corps inerte, en larmes, Quentin répétait en boucle : Qu'avons-nous fait ? Qu'ai-je fait ?
Ce fut dans cette position qu'il fut retrouvé par les gendarmes.

Quand le calme fut revenu dans la forêt, une pomme rouge brillait sur un tapis de mousse entourée de brin de muguet en fleurs.

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