Au pied de la
pile de pommes bien ordonnée de cet étal, la pomme brillait de tous ses feux au
soleil du printemps.
— Quentin,
j'aimerai bien une pomme ! dit Amélie à son ami.
Il se rapprocha
de la file de clients qui attendaient pour être servis et en surveillant les
vendeurs occupés, un à présenter des radis, un autre à faire gouter des
fraises, il tendit la main. Il était attiré par cette pomme rouge qui semblait
lui dire "Prends-moi !"
Une fois son forfait
accomplit, il revint vers la jeune fille et lui montra un grand sourire aux
lèvres le fruit de son larcin. Ravis et riant aux éclats, ils enfourchèrent
leurs vélos et quittèrent la place du village pour se rendre dans le petit bois
aux amoureux. Après quelques minutes de course effrénée, ils atteignirent la
clairière aux fées. Ils posèrent leurs bicyclettes contre un arbre et main dans
la main, ils s'assirent sur l'herbe à l'ombre du dolmen.
Quentin sortit
la pomme volée de sa poche et la proposa à son amie.
— Partageons-la
!
— Je n'ai pas
de couteau.
— Pas grave !
On mordra dedans chacun à notre tour, dit Amélie en croquant dans le fruit.
Elle le tendit
au jeune garçon qui a son tour en mordit une bouchée.
Aussitôt, leur
bouche se remplit des arômes gouteux et juteux du fruit. Un sentiment de
bien-être les enveloppa. Leurs visages se rapprochèrent et ils firent ce qu'ils
n'avaient encore jamais osé faire. Ils échangèrent leur premier baiser. Un
baiser fougueux mais maladroit, des langues qui se cherchent, un échange de
salive.
Ils ne se
rendirent pas compte que la pomme se délitait et qu'une poussière rouge
mystérieuse les enveloppait.
Quentin pris
d'une envie subite, souleva le pull d'Amélie qui se laissa faire. Il découvrait
pour la première fois ses petits seins pales et après un échange de regard, il
déposa ses lèvres sur les petites framboises qui se laissaient parfois deviner
sous les légers chemisiers d'été.
Amélie
caressait ses cheveux et l'encourageait par ses gestes et ses gémissements de
bien-être. Les deux adolescents roulèrent dans l'herbe. Allongée sous le
garçon, Amélie lui ouvrit la chemise. De ses doigts fins, elle lui caressait le
torse. Elle pouvait sentir sur son ventre son désir augmenter. Sans un mot,
après une seconde d'hésitation mais en sachant parfaitement ce qu'ils voulaient
faire, ils se séparèrent. Ils se mirent nus l'un devant l'autre
Amélie sur le
dos écarta ses cuisses et poussa un petit cri quand le sexe de Quentin déflora
son intimité. Elle l'encourageait à prendre possession de son ventre. Elle se
sentait bien. De son côté, il sentait une vague de plaisir sauvage monter en
lui. Il n'était plus un enfant, il devenait un mâle qui prenait possession de
sa femelle.
Alors que le
soleil les éclairait de ses rayons, il fut enfin au fond du ventre de la jeune
fille. Elle frissonnait, elle lançait son bassin à la rencontre du membre de
son amant, qui allait et venait de plus en plus vite et de plus en plus
profond. Elle découvrait des sensations inconnues. Leurs bouches soudées dans
un baiser qui n'en finissait pas leurs permettaient de continuer à échanger les
saveurs du fruit défendu.
Le plaisir
était en train de les submerger quand Quentin se souleva et pris d'une
frénétique envie de jouir posa ses mains sur le cou étroit de sa compagne.
Alors qu'il atteignait le sommet du plaisir, il serra les doigts. La jeune
fille tout à son orgasme ne se débattait pas.
Il répandit
enfin son nectar dans le calice prêt à le recevoir. La clairière fut remplie de
leurs cris de plaisir et dans un ultime sursaut, il renforça sa prise sur la
gorge de son aimante qui ferma les yeux pour la dernière fois.
— Amélie !
Amélie !...
Prostré au-dessus
du corps inerte, en larmes, Quentin répétait en boucle : Qu'avons-nous fait ?
Qu'ai-je fait ?
Ce fut dans
cette position qu'il fut retrouvé par les gendarmes.
Quand le calme
fut revenu dans la forêt, une pomme rouge brillait sur un tapis de mousse
entourée de brin de muguet en fleurs.
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